Comment débuter la pêche en surfcasting ?
L’origine du mot surfcasting signifie littéralement : lancer dans la vague. Même si de nombreuses techniques et de montages existent, nous allons essayer de faire simple pour pouvoir débuter facilement.
Le « surf » se pratique depuis la plage, les rochers mais également les digues. On essaie généralement de lancer assez loin pour pouvoir « toucher » de gros poissons, bien que des fois, ils se tiennent au bord. Tu peux le pratiquer tout au long de l’année et à différentes heures, mais je privilégie le lever, le coucher du soleil voire la nuit…
C’est un style de pêche très ludique dans lequel on peut sortir de nombreuses espèces de poissons différents. Elle est accessible aux débutants mais peut devenir très technique avec le temps.
Je te conseille de tenir un carnet de pêche dans lequel tu noteras la date, le poids et la taille de tes prises ainsi que la météo et les marées du jour.

Le choix du matos pour la pêche au lancer
Le style de pêche et les montages seront complètement différents en Méditerranée ou en Atlantique, il dépendra aussi de ton budget. Pour commencer, je te conseille de n’utiliser qu’une ou deux cannes maximum. Je détaille ci-dessous tout ce que tu dois prévoir pour réussir ta session.
La canne idéale pour le surfcasting
Il existe 2 types de cannes pour le surfcasting : les cannes télescopiques que je te recommande pour débuter, et les cannes dites à emmanchements, plutôt utilisées en Atlantique. Elles sont plus robustes mais moins pratiques. Choisis de préférence une canne d’une longueur de 4m20, semi-parabolique, c’est plus maniable pour commencer.
Vient ensuite le grammage, il doit être en adéquation avec ta canne. Encore une fois tout va dépendre si tu pêches en mer ou en océan, et si il y a marée ou non. Le grammage de ta canne est écrit dessus, entre 100 et 200 grammes pour la Manche ou l’Atlantique, et 40 à 140 grammes pour la Méditerranée.
Le moulinet à grande capacité
Il te faudra choisir idéalement un moulinet avec une assez grande contenance (200/300 mètres) à tambour fixe, tout comme la canne c’est indiqué dessus. À noter que plus ton diamètre de fil est épais, moins tu pourras en enrouler .
Un moulinet de taille 5000 est idéal pour attaquer.
Il te faudra monter du nylon, si ta bobine fait 200 mètres et que ton moulin a une capacité de 300. Je te conseille de faire un backing, c’est à dire installer une vieille tresse ou un fil de plus mauvaise qualité entre ta bobine neuve et le moulinet, ça permettra de réduire la capacité de ta bobine.
Astuce : si tu achètes un moulinet avec une bobine de rechange, tu pourras profiter de 2 diamètres de fil différents !
Le corps de ligne
Choisis-le en fonction du lieu, des marées et des courants.
Il est important de bien remplir ton moulinet, tes distances de lancer seront beaucoup plus longues. En Méditerranée, tu choisiras entre 25/100 et 35/100 de diamètre de fil, et en Atlantique entre 35/100 et 60/100. Tu atteindras de plus grandes distances de lancer avec un fil plus fin mais attention à la casse.
Le bas de ligne adapté au surf
Perso, j’utilise toujours du fluorocarbone pour tous mes bas de ligne excepté pour certaines pêches en exo ou au requin. Il est plus résistant à l’abrasion et en plus, il est invisible pour les poissons !
En Méditerranée entre 20/100 et 25/100 de diamètre et en océan entre 26/100 et 30/100 seront recommandés.
Les hameçons à oeillets pour les débutants
Contrairement aux idées reçues, la taille de tes hameçons dépend de la taille de tes esches (appâts) et non pas de la taille du poisson recherché. Plus le numéro de l’hameçon est élevé plus la taille de l’hameçon est réduite.
Pour des vers marins utilise un calibre entre 5/0 et 8/0 et pour des coquillages entre 1/0 et 4/0.
Je te conseille des hameçons en fer et à œillets pour commencer, car le nœud est plus facile à réaliser.
Les émerillons
L’émerillon est la petite pièce qui te permet de relier ton corps de ligne et ton bas de ligne en un clic. Il peut être articulé et rotatif pour accompagner le mouvement de l’appât. Tu prendras un émerillon baril ou à agrafe en fonction de ton montage.
Les plombs de base pour la pêche au lancer
Un vrai casse-tête quand on débute, il y en a de toutes sortes : en rond, en hexagone, en pyramide, en olive, à œillet, à grapin, etc. Pour les montages simples que je vais te proposer, tu n’auras qu’a en choisir un, et l’avoir dans plusieurs grammages en fonction de la météo, courant, vents…
Bon à savoir : les plombs à grapins sont généralement utilisés pour l’océan pour éviter que la ligne parte dans tous les sens. En revanche, en Méditerranée, les plombs troués de part en part type olive sont parfaits pour les poissons un peu méfiants tel que la daurade royale.
Le trépied ou piquet en support de canne
Il va soutenir ta ou tes cannes. L’avantage du trépied, c’est que tu pourras l’installer sur n’importe quel sol : galets, sable, roches ou encore digues en béton. Le piquet, quand à lui, ne soutient qu’une seule canne. J’aime l’utiliser dans les rochers ou les spots encombrés.
Astuce : Tu peux facilement te fabriquer un piquet économique avec un fer à béton, un bout de PVC et quelques rislans.
Indicateur de touches
La journée, il est assez facile de surveiller ses cannes mais de nuit, tu devras utiliser un détecteur de touche. Il en existe des dizaines. Tu peux, par exemple, mettre une clochette sur ton dernier scion (extrémité de la canne). J’avoue que lorsque je l’entends sonner en pleine nuit l’excitation me gagne.
Un salabre ou épuisette
Il te servira à sortir les plus belles prises hors de l’eau en fin de combat, indispensable pour être sûr de ne pas casser ta ligne. Il sera encore plus utile si tu pêches dans les rochers ou sur une digue.
Les appâts aussi appelés esches
Il est important de bien choisir son esche selon ta proie pour optimiser tes sorties en mer. Il faudra bien présenter tes appâts afin qu’ils aient l’air le plus naturels possible.
La fraîcheur de l’appât est primordiale en ce qui concerne les vers marins, bien qu’à l’époque il m’arrivais de congeler les gros bibis de Sète.
Pour les céphalopodes, c’est toujours meilleur frais mais ils supportent facilement la congélation. Ils deviennent ensuite nauséabonds (attention les narines) mais ç’est aussi ce qui peut déclencher une attaque.
Les coquillages peuvent s’utiliser décortiqués ou avec leur coquille, les 2 techniques sont bien, la première est plus odorante mais ça peut être utile de garder la coquille pour sélectionner les plus gros fishs. Une daurade royale va casser la moule sans problème avant de l’engloutir, il te faudra attendre qu’elle prenne au moins un mètre de fil avant le ferrage (coup sec pour planter l’hameçon).
Les vers marins
Ils sont des incontournables de la pêche en surfcasting, c’est la nourriture principale de la plupart des poissons. Tu pourras les acheter en boutiques spécialisées ou bien les ramasser au bord de l’eau (essentiellement en Atlantique) grâce à une fourche ou une pompe à vers. Je te conseille de les conserver dans du journal ou du polystyrène enveloppés d’un linge humide dans le bac à légumes de ton frigo.
Il te faudra utiliser une aiguille en inox pour bien positionner ton ver sur l’hameçon, titille sa tête jusqu’à ce qu’il sorte ses crochets puis enfonce ton aiguille au milieu des crochets dans le sens de la longueur en essayant de ne pas percer l’animal. Une fois ton ver transpercé de part en part, insère la pointe de ton hameçon dans le trou de l’aiguille et tiens ton fil bien tendu. Fais ensuite coulisser ton ver jusqu’à la queue. Certains vers peuvent être coupés en tronçons comme la dure ou le mouron mais c’est impossible avec d’autres comme l’américain ou le bibi (ils vont se vider complètement en 5 minutes). Maintenant ta pêche va pouvoir démarrer !
Astuces et remarques : Penses à mouiller ton aiguille avant d’enfiler un ver, ça glisse beaucoup mieux . J’aime bien pêcher au mouron car il est résistant et attire beaucoup de variétés de poissons, et tu peux le découper. Le ver américain (mon préféré) est également un super appât mais fais attention la morsure des gros spécimens est assez douloureuse.
Quelques exemples de vers : dures, américains, bibis, mourons, arénicoles, néreïdes, vers de chalut, vers de sable…
Les coquillages et céphalopodes
Les coquillages sont également très appréciés par nos amis poissons. Ainsi le loup (ou bar) ne résistera pas à une belle bouchée de couteau, alors que la daurade elle, va succomber aux effluves de moules.
Les calamars, poulpes et seiches font partie de la famille des céphalopodes, le top pour taper des gros poissons. Tu peux couper une lanière de quelques centimètres ou bien carrément les escher entièrement. Pour ça, il faudra les ligaturer. C’est idéal en fin de saison ! Les poissons visés sont le cabillaud, le lieu, la raie, l’ombrine, le congre et bien d’autres. Attention ce n’est pas forcément parce que les appâts sont gros que tu vas sortir un poisson record.
Autres exemples d’appâts : sardines, coques, couteaux, moules, crevettes, calamars, poulpes…
Astuce : Prends toujours au moins 2 appâts différents lors de ta sortie, tu peux essayer de les mixer : un sur chaque hameçon ou un sur chaque canne. Tu verras rapidement celui qui marche le mieux.
Les saisons pour bien débuter la pêche en surfcasting
Ca y est, le printemps arrive, les choses sérieuses commencent. Après avoir passé du temps dans les profondeurs, les poissons se rapprochent des côtes pour se nourrir et refaire le plein d’énergie. Le printemps marque le début des belles journées où il est agréable d’aller pêcher. Les bars sortent de leur période de frais (reproduction), ils seront mordeurs sur un morceau de seiche ou une coque rouge. C’est également la bonne période pour pêcher les poissons gras comme la sardine ou le maquereau mais aussi le turbot, la raie ou encore le congre.
L’été est une super saison pour la capture de la plupart des espèces, les daurades sont particulièrement actives au lever et au coucher du soleil, mais il n’est pas rare d’en prendre en pleine journée. C’est à ce moment que les sparidés sont le plus vifs tels que le marbré, le sar, la daurade, le denti, le pageot. On peut aussi s’amuser à pêcher l’orphie qui évolue en banc proche de la surface.
L’automne est également le mois idéal. Les poissons se gavent avant l’hiver, il font leurs réserves de graisse et sont très actifs. C’est aussi le bon moment pour proposer des appâts un peu plus gros que d’habitude. Je te conseille d’aller pêcher le loup par mer agitée avec de la crevette (crue) ou des lanières de calamars ou de seiche. Les daurades, elles, vont redescendre dans les eaux plus profondes dès le premier coup de froid.
L’hiver ce qui est bien, c’est que les plages sont désertes, baignades et activités nautiques sont stoppées et du coup le poisson est moins perturbé. C’est une bonne période pour le bar au large de nos côtes. Tu peux également t’amuser en pêchant le sar depuis la plage ou bien dans les rochers. Le marbré est aussi présent en hiver. Pense à bien te couvrir car rester statique au bord de l’eau est parfois compliqué.
Poissons présents tout au long de l’année : lotte, cabillaud, eglefin, sole, merlu, rouget, roussette, barracuda (la nuit), st pierre, tacaud.
Tu pourras pêcher toute l’année, à condition de bien suivre les bulletins météo et les marées. Je te conseille de télécharger l’application «météo marine» qui te donneras toutes ces indications.
La pêche en mer se pratique sans permis et je te recommande de remettre à l’eau les espèces protégées ainsi que tous les poissons qui ne seront pas consommés. Avant de prélever un poisson il faut s’assurer de respecter la taille minimale de capture, nommée la maille. La maille est différente entre Méditerranée, la Manche et l’Atlantique. Sachant que la taille minimum de capture d’un loup en Méditerranée est de 30 cm, et qu’il ne peut se reproduire avant de faire 42 cm, je pense qu’il est judicieux de le laisser repartir. Surtout quand on sait qu’il peut mesurer jusqu’à un mètre et dépasser les 10 kg.
Enfin, je te conseille de bien préparer ton matériel avant chaque sortie, tu peux monter tes bas de ligne à la maison. Ne pas oublier une paire de ciseaux, un dégorgeoir, une lampe frontale et aussi quelques plombs, hameçons, fluorocarbone et du fil à ligaturer les appâts. Il est nécessaire de bien rincer tes moulinets à l’eau douce après chaque sortie (ne pas les immerger).
À bientôt au bord de l’eau !

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vivement les prochains
Merci Stéphane, c’est sympa